Donna Tartt

Edition Pocket

Née à Greenwood, dans le Mississippi , Donna Tartt a fait ses études au Bennington College, dans le Vermont. Elle est l’auteur du « Maitre des illusions » et du « Petit Copain » , deux best-sellers traduits dans plus de trente pays. Son dernier roman, « Le Chardonneret », récompensé par le prix Pulitzer, a paru en France en 2014 aux Éditions Plon.

« Le maitre des illusions » est un livre culte vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde, c’est d’ailleurs le premier chef-d’oeuvre de Donna Tartt devenue une référence incontournable de la littérature américaine.

Je suppose qu’à un moment de ma vie j’aurais pu avoir bien d’autres histoires en réserve, mais maintenant il n’y en a qu’une. C’est la seule histoire que je ne serais jamais capable de raconter 

Âgé de dix-neuf ans au moment des faits, Richard quitte sa Californie natale, bourse en poche pour l’université de Hampden dans le Vermont, car cet amoureux du grec ne se satisfaisait plus de ses études de biologie.

Dès son arrivée, Richard se trouve immédiatement fasciné par le groupe d’élèves du charismatique et illustre professeur de grec, Julian Morrow inculquant à ses élèves l’excellence.

Prêt à tout pour arriver haut, le voila introduit dans la classe de ce professeur si mystérieux après un refus.

Il y découvre les élèves de cette classe formant un clan avec à sa tête, Henry jeune homme brillant mais taciturne entretenant une relation privilégiée avec le professeur, de Francis qui paraît beaucoup plus plaisant et accessible, c’est lui qui d’ailleurs accueille avec sympathie Richard dans le groupe.
Des jumeaux , Charles et Camilla Macauley. Charles d’abord qui à cause de ses problèmes d’alcool le rendent agressif et ensuite de Camilla dotée d’une beauté renversante.
Mais aussi Edmund, surnommé Bunny, jeune homme extravagant , bruyant et parfois acariâtre.

Richard Papen est le narrateur de l’histoire est un fin observateur mais malgré sa fascination pour ce groupe d’élève et pour ce professeur énigmatique peu à peu Richard se rendra compte que les apparences sont parfois trompeuses, et qu’ici tout n’est que vice, trahison et manipulation …

Mon avis :

« … j’accueillais avec une sorte d’aveuglement volontaire les infimes contradictions, les grincements ténus qui leur échappaient. Autrement dit, je voulais maintenir l’illusion qu’ils étaient d’une parfaite franchise avec moi, que nous étions amis, qu’il n’y avait pas de secrets entre nous, alors qu’en vérité il existait beaucoup de choses dont ils ne me parlaient pas et ne me parleraient pas de longtemps. Et en même temps que je m’efforçais de l’ignorer, j’en étais conscient ». 

« Le Maître des illusions » s’avère être un roman qualifié de « Campus Novel » relatant les inégalités sociales, les perditions et les dérives en milieu universitaire car dès le prologue on sait qu’un meurtre a été commis.

Pour autant même si on sait qui est la victime on n’a pas l’impression que cet acte est si dérangeant pour les protagonistes.

Ainsi, on oscille entre drame et fantastique, entre réalisme et mythologie grecque car n’oublions pas que ce sont des étudiants en lettres classiques.

Le fait que Richard soit le narrateur plonge le lecteur dans ce roman parfois sombre et exaltant à bien des égards.
En fin observateur il dépeint le quotidien de cette jeunesse dorée au quotidien parfois débridé et décadent.


A la manière d’une tragédie grecque, Donna Tartt a su mener à bien cette histoire qui parfois est difficile à saisir avec des étudiants fascinés par leur professeur qui leur inculque le mythe de la beauté et de la terreur.

C’est la raison pour laquelle que Richard devine sous le vernis des apparences très vite que tout ce qui brille n’est pas or.

Le style de l’autrice est élégant et soigné ce qui amplifie l’envie de découvrir ces personnages captivants et empreints d’une certaine cruauté évoluant dans une ambiance lourde et mystérieuse à la frontière du mystique.

D’ailleurs l’histoire est menée par la mythologie grecque et plus spécifiquement par le mythe du dieu Dionysos, divinité de la vigne, du vin, de la fête et de ses excès.
Selon moi le choix de Dionysos de la part de Donna Tartt n’est pas anodin car en effet, il est l’un des dieux les plus complexes et insaisissables de la mythologie, à l’instar de ses personnages.

Mais c’est aussi une étude sociologique des moeurs de certains jeunes appartenant à des milieux aisés agissant parfois aux antipodes des moeurs des autres jeunes de la société n’appartenant pas à la même catégorie socioéconomique .


Roman brillant qui mérite d’être lu car on se fait parfois l’idée que l’herbe est plus verte ailleurs, surtout de nos jours dans notre société du paraître et des illusions.

Malheureusement force est de constater en l’espèce que ce n’est pas toujours le cas.

« Dionysos est le Maître des Illusions, capable de faire pousser une vigne sur la planche d’un navire, et en général de faire voir à ses fidèles le monde tel qu’il n’est pas ».


Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5