Junichirô Tanizaki

Editions Folio

Junichirô Tanizaki est né à Tôkyô le 24 juillet 1886. Étudiant à l’université de Tôkyô, il publie en 1910 Le tatouage, nouvelle cruelle et raffinée qui lui apporte une célébrité immédiate. Il s’engage alors dans la voie littéraire, publiant de nombreux récits qui, dans les veines moderniste et diaboliste, s’inspirent souvent d’un Occident et d’une Chine exotiques – jusqu’au grand séisme qui secouera Tôkyô en 1923. Tanizaki quitte alors la capitale pour la région de Kyôto et Ôsaka et, après avoir publié Un amour insensé (1924) qui signe magistralement la fin de cette première période, il opte pour un retour aux sources japonaises. En témoignent notamment son essai d’esthétique, Éloge de l’ombre (1933), ses trois versions modernes du Dit du genji et son chef-d’oeuvre : Quatre soeurs. Interdite en 1943 car jugée inconvenante en temps de guerre, cette saga familiale sera finalement éditée entre 1946 et 1948. Lorsque Tanizaki s’éteint, le 30 juin 1965, il laisse une oeuvre unanimement considérée comme l’une des plus importantes du XXᵉ siècle japonais.

Quatrième de couverture:

Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de trente ans, Jôji Kawai, modèle du «type bien», s’éprend d’une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir «terriblement moderne». L’occidentalisation, cette plaie du Japon moderne, thème majeur de l’œuvre de Tanizaki, fait de Naomi un être irréductiblement cynique, vulgaire, inconstant, dont les roueries et l’érotisme, cependant, fascinent Jôji Kawai. Amoureux, il l’épouse. Un amour insensé est la chronique douloureuse et ironique de leur vie conjugale.

Un Amour Insensé  est une histoire, située dans les années 1920, d’un japonais de trente ans, Jôji, et de sa passion pour Naomi.
Cette passion le conduira à tolérer de la part de cette dernière les pires humiliations…

En l’espèce Joji Kawai est un ingénieur respecté dans son entreprise , c’est un homme sérieux et travailleur .

Il incarne parfaitement le Japon traditionaliste , a contrario il a des loisirs très occidentaux comme le cinéma , d’ailleurs il aime particulièrement les films américains.
Il rêve en secret d’épouser une occidentale , ainsi quand il rencontre Naomi serveuse dans un café, il tombe amoureux d’elle car elle ressemble à une occidentale il y voit une ressemblance avec l’actrice Mary Pickford.
Complexé par sa taille Jôji mesure moins d’un mètre soixante et pense qu’il n’a aucune chance de plaire à une occidentale c’est pour cela qu’il se rabat sur Naomie.

Mais la jeune fille n’a que quinze ans , captivé par sa beauté et sa jeunesse il n’a cependant aucun attrait pour sa personnalité et son intellect .
Il va s’intéresser à elle principalement car il pense pouvoir la manipuler aisément .
Elle s’installe donc chez lui et fera le ménage en attendant l’âge pour qu’ils puissent se marier , mais attention les apparences sont trompeuses…

Mes distractions? Une soirée au cinéma , une promenade le long de l’avenue Ginza , rarement le luxe d’une place au Théâtre impérial : c’était le bout du monde.
Naturellement comme tout jeune célibataire , je n’avais aucune aversion pour la compagnie des jeunes femmes.

J’avais vingt-huit ans à l’époque : comment se fait-il que mon regard ait été attiré par cette gamine?


De fait, Naomi – veuillez noter , je vous prie , que j’écrirai désormais ce nom en écriture syllabique ; sans quoi l’impression produite ne serait pas la même – ressemblait à l’actrice de cinéma Mary Pickford : elle avait donc bien quelque chose d’occidental.

Mon avis:

J’ai vraiment apprécié cette lecture , car comme le titre l’indique c’est un amour insensé.
En effet, de part son ambition , Jôji fini par s’accrocher à une relation qui devient humiliante , car au fur et à mesure Naomi s’éloigne de son idéal, elle devient vulgaire.
Elle manipule le protagoniste, le mène par le bout du nez et fini par dilapider ses économies , mais pris au piège Jôji qui n’a pas réussi à la manipuler accepte même ses écarts de conduite , lui pardonne et l’épouse en définitive.

Tanizaki nous reflette avec brio la psychologie des personnages ce qui permet de comprendre au mieux leurs réactions , les personnages ainsi suscitent de la pitié en l’instar de Jôji et Naomie.


Il effectue de plus une critique du Japon en mutation , qui voit en l’occident un idéal .

Ce roman , chronique d’une passion amoureuse et d’une relation compliquée et condamnée dès le départ nous fait penser à Lolita de Nobokov de façon assez subtile.

A découvrir sans hésiter , il me tarde pour ma part de découvrir d’autres oeuvres de l’auteur dont Quatre soeurs que j’ai en ma possession dans ma bibliothèque .

Et vous l’avez-vous lu?

Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5