ou L’émancipation – 1838

Carl Jonas Love Almqvist

Roman classique

Editions Cambourakis , Traduit du suédois par Elena Balzamo

Je n’avais jamais entendu parler de cet ouvrage ni de son auteur , d’ailleurs c’est lors d’une flânerie parmi les livres en librairie que je l’ai découvert.

En l’espèce, le sergent suédois Albert va être interloqué et attiré par le comportement d’une jeune femme.
Il apprendra par la suite qu’elle s’appelle Sara Videbeck , qu’elle a vingt-cinq ans et q’elle voyage seule à bord de l’Yngve Frey , chose étonnante pour l’époque.

Ainsi , la question est celle de savoir qu’elle type de relation va se nouer entre le sergent et la jeune passagère intrépide au sein de ce pays protestant et puritain qu’est la Suède à cette époque?

Extraits :

C’est alors que surgit une bottine des plus élégantes, qui, pschitt ! écrasa le mégot […]. Levant les yeux de la bottine, le sergent reconnut la passagère en rose. Leurs regards se croisèrent. Il quitta prestement son perchoir et s’avança vers elle avec une courtoise révérence :

« Merci, belle jeune fille ! Mon cigare n’était certes pas digne d’être touché par ce joli pied, mais… »

Pour toute réponse, elle prit un air froid et distant, lui tourna le dos et s’éloigna.

« Eh bien, au diable ! »

Merci de m’y avoir emmenée, ça m’a bien plu, glissa-t-elle de sa plus jolie voix en lui touchant la main d’un geste qui ressemblait presque à une caresse.

Mon avis :

C’est un court roman qui néanmoins met en relief des thèmes importants .

En effet , il y a une lente évolution afin de montrer que la relation qui se tisse de prime abord entre les jeunes gens est une relation amicale , qui au fur et à mesure deviendra une relation amoureuse .


Car c’est à l’occasion d’une escale , où Sara va accepter l’invitation du sergent à lui faire visiter la ville de Strängnäs que l’amour prend naissance.

En outre , l’indépendance de la jeune femme est mise en premier plan par l’auteur, ses réflexions , ses agissements qui sont totalement modernes sont surprenants .
Le partage des dépenses, la maturité et l’objectivité de ses réflexions sur la condition de la femme sont très bien illustrés.
Elle est consciente de ses atouts , de ses capacités concernant la direction de la boutique de maitre verrier héritée de son père.

De plus , pour elle s’enfermer dans un mariage , lui ferait perdre sa jeunesse , son éclat et l’enlaidirait .
L’auteur est audacieux car , les rôles sont inversés , Sara veut être libre et prône l’union sans contrainte d’ailleurs son argumentaire est très bien ficelé par l’auteur a contrario le jeune sergent est en faveur d’un mariage conventionnel et a une vision rigide du couple.
D’ailleurs à de nombreuses reprises elle se laisse embrasser , elle se laisse effleurer par le sergent , ils partagent une chambre ensemble ce qui est invraisemblable pour la période à laquelle ils vivent.

S’agissant de la psychologie des personnages l’auteur montre que Sara n’est pas docile de part ses sautes d’humeur mais n’est pour autant en aucun cas méchante , bien que son amant ne comprenne pas toujours ses attitudes elle devient de plus en plus attrayante à ses yeux notamment quand il en apprend plus sur sa vie , sur sa famille et sur sa soif de liberté.

Ce roman de 139 pages , féministe pour l’époque qui a suscité l’indignation à sa parution mais dont les thèmes qu’il aborde sont profondément modernes est toujours d’actualité .

En définitive ma lecture m’a plu et j’ai hâte de découvrir d’autres ouvrages assez rares des éditions Camourakis.

Auteur assez méconnu , cette oeuvre est est à découvrir au plus vite !

Ma note :

4/5