Durian Sukegawa

Edition Albin Michel

Né à Tokyo en 1962, Durian Sukegawa est poète, écrivain et clown, diplômé de philosophie et de l’Ecole de pâtisserie de scénariste.
Il fonde en 1990 la Société des poètes qui hurlent, dont les performances alliant lecture de poèmes et musique punk rock défraient la chronique. De 1995 à 2000, il anime sur les ondes d’une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens. Il est l’auteur de nombreux romans et essais. Les Délices de Tokyo est son premier roman traduit en français.

Écouter la voix des haricots

Sentarô est le gérant d’une échoppe qui sert des dorayaki, ce sont des pâtisseries japonaises fourrées à la pâte de haricots rouges .

Cependant son petit commerce ne fonctionne pas comme il le voudrait et sa vie est assez morne, il se sent seul mais les choses ne vont pas tarder à changer.

E effet, alors qu’il met une annonce pour embaucher un employé qui pourrait selon lui l’aider à améliorer la situation de son commerce, il est loin de se douter que le candidat aurait cette allure.

Car c’est Tokue une vieille dame qui se présente à lui et qui lui fait savoir qu’elle tient absolument à travailler peu importe le salaire.

Au début Santarô n’est pas ravi que le candidat soit si âgé, mais à force de persuasion le jeune homme l’embauche.
Aussi il ne tarde pas à remarquer que les mains de Tokue sont curiosement déformées et que son visage est marqué par ce qui ressemble à une maladie de jeunesse.
Alors il lui impose comme règle qu’elle reste dans l’arrière-boutique afin de ne pas effrayer les clients.

Peu à peu elle va lui apprendre à préparer la pâte de haricots rouges et lui dévoiler selon elle les secrets pour réussir au mieux ces mets, aussi peu à peu les clients ne tardent pas à revenir et la petite échoppe ne désemplit plus.

De même, si Santorô était méprisant au début à l’égard de Tokue son comportement change et des liens d’amitié entre eux se tissent au sein du restaurant.
Même les plus jeunes et en particulier Wakana une collégienne assez réservée passe son temps libre dans la boutique et elle aussi se lie d’amitié avec la vieille dame.

De la pâte de haricots confis encore tiède entre deux petits pancakes joufflus fraichement cuits. Pour les amateurs, c’est un instant divin.

Mais le passé ne tarde pas à rattraper Tokue et un jour elle disparaît mystérieusement, quel secret inavouable cache la vieille dame?

Une chose est sûre des secrets vont être révélés et les vies des personnages seront changées à jamais…

Dans cette veine lutte passée à se débattre au fond des ténèbres, nous nous raccrochions à ce seul point: nous étions des êtres humains, et nous tentions de garder notre fierté.

Mon avis :

La littérature japonaise est une littérature de réconfort me concernant je dirai même une littérature »douillette » empreint de poésie et synonyme d’espoir, du moins c’est ce que je ressens à chaque fois que je me plonge dans un de ces ouvrages.

Quelle tendresse dans ce roman, avec une écriture fluide et délicate dès le début du récit l’on sait que la venue de Tokue n’est pas anodine et que cela va bouleverser la vie des personnages.

C’est une vieille dame généreuse qui malgré le drame de sa vie ne se ferme pas aux autres, aussi à travers elle Santarô se libère de ses craintes, de ses frustrations car elle le mène vers sa paix intérieure.

La rencontre des personnages du roman est donc salvatrice, au delà des apparences elle montre que l’autre peut être la clé qui nous permettra de sortir de sa torpeur.


 Les Délices de Tokyo est un livre dont j’avais déjà dans ma PAL depuis fort longtemps et je suis contente de l’avoir sortie, même si la fin peut paraître triste j’ai passé un agréable moment de lecture.


Après avoir lu ce titre le lecteur se sent confiant face à l’humanité, qui aurait prédit qu’un ancien détenu aurait trouvé son salut en la personne d’une vielle dame , lui qui avait si honte de la dette qu’il devait rembourser.

Assurément c’est une lecture « doudou » qui fait du bien car même si le titre paraît léger les thèmes abordés sont profonds et insoupçonnés ce qui ne laissera pas les lecteurs indifférents .

Une chose est sure ma découverte de la littérature japonaise est loin d’être terminée.



En outre, le film Les délices de Tokyo est sorti en France le 27 janvier 2016 et le 30 mai 2015 au Japon.
Il semble que l’ adaptation cinématographique est extrêmement fidèle au roman, de même le rythme est décrit comme lent avec le passage du temps symbolisé par le cerisier mentionné à de nombreuses reprises devant la boutique. J’essaierai de le voir prochainement afin de prolonger le bonheur de cette lecture.

Et vous connaissiez-vous ce roman?

Ma note :

❤️❤️❤️❤️

4/5