Francis Scott Fitzgerald

Editions Folio

Bon sang ! s’exclama-t-il tout haut. Le processus se poursuivait. Il n’y avait pas le moindre doute : il avait à présent l’apparence d’un homme de trente ans. Loin d’être ravi, il était embarrassé : il rajeunissait.

The Curious Case of Benjamin Button) est une nouvelle fantastique de Francis Scott Fitzgerald publié en 1922.

En 1860, Madame et Monsieur Button s’apprêtent à vivre un évènement inoubliable : la naissance de leur premier enfant.
Mais ce jour qui devait être l’un des plus heureux de leur vie va se transformer en cauchemar à la découverte de leur fils.

En effet, celui qu’ils baptiseront Benjamin à l’apparence d’un vieillard de 70 ans avec des cheveux gris, des rides, un teint blanchâtre nous sommes alors loin de l’image du poupon .

La nouvelle fait vite sensation au sein de la ville et les premières années de Benjamin sont difficiles car il est rejeté par tout le monde.

Mais au fil du temps un phénomène étrange survient celui qui était jadis rejeté semble rajeunir de jour en jour.


Alors qu’il semble désormais avoir 50 ans il rencontre la jeune Hildegarde Moncrief qui fort heureusement est attirée par les hommes mûrs , amoureux ils se marient très vite.
Le couple accueille donc leur premier enfant Roscoe qui ne semble pas avoir hérité du mal de son père.

Mais alors que son épouse vieillit naturellement Benjamin lui ne cesse de rajeunir, il décide ainsi de se laisser tenter par les frivolités que son physique lui permet.
Refusé à l’université à ses dix-huit ans, il y est désormais accepté et accomplit des exploits sportifs.

Mais peu à peu ce processus inversé aura des conséquences sur la vie de Benjamin voulant s’engager dans la guerre, il est refusé car il a l’apparence d’un jeune enfant.

A quel moment s’arrêtera ce rajeunissement , la fin de Benjamin Button sera-t-elle tragique ?

Il avait espéré jusque-là que, une fois atteint l’âge physique correspondant au nombre de ses années, le phénomène absurde qui avait marqué sa naissance cesserait d’opérer. Il frissona. Son destin lui paraissait terrible, incroyable.

Mon avis :

Ensuite, tout fut noir, et son berceau blanc et les visages indistincts qui s’agitaient au-dessus de lui, l’arôme tiède et sucré du lait, s’effacèrent peu à peu tout à fait de son esprit.

Cette nouvelle fantastique amène à se poser des questions sur les différences et les rejets de la société.

Quel ingéniosité de la part de l’auteur d’avoir inventé une vie en parallèle pour Benjamin Button qui voit sa vie inversée , il naît âgé et rajeunit au fil des années.

Cette histoire m’a paru extrêmement émouvante car la fin est tragique mais elle pousse aussi à la réflexion à l’heure où la société actuelle nous met dans des cases en fonction de nos âges .


En effet, selon la société chaque âge doit avoir ses accomplissements , alors qu’en l’espèce Benjamin Button est né âgé et à vécu sa jeunesse finalement en fin de vie.

Il y a un aspect néanmoins dérangeant dans le livre comme le fait que Benjamin parle à la naissance mais à mon avis cela s’apparente au fait que j’ai vu l’adaptation cinématographique datant de 2008 de David Fincher avec dans le rôle de Benjamin Brad Pitt, mais force est de constater que le film diffère de l’oeuvre initiale.

En définitive Benjamin Button est toujours en décalage par rapport aux autres et à lui-même. Même si il semble profiter de son rajeunissement progressif personne ne le comprend réellement ni son père, ni même sa femme qui pense qu’il fait exprès de se rajeunir.

Peut-être que Francis Scott Fitzgerald avait-il fait des recherches sur la progéria, maladie décrite en 1886 par Jonathan Hutchinson, puis par Hastings Gilford en 1897.

Progéria vient du grec geron « vieillard », cette dénomination s’expliquant par les symptômes de la maladie : les enfants atteints souffrent d’alopécie, , ressentent des douleurs articulaires, ont une peau très fine et sans poils, et sont affectés de troubles  cardiovasculaires . Ils donnent l’impression d’un vieillissement accéléré et leur stature connaît une croissance lente, mais leurs capacités cognitives ne sont nullement altérées.

Une chose est sûre il a su en faire une nouvelle bouleversante, une sorte de conte avec un narrateur omniscient qui va nous raconter une histoire en faisant des commentaires, en donnant son opinion, sous forme ironique et humoristique.

C’est un thème différent de l’univers de Gatsby le magnifique mais j’ai passé un agréable moment de lecture.

Et vous connaissiez-vous cette nouvelle extraite de Contes de l’âge du jazz de Francis Scott Fitzgerald ?

Ma note :

❤️❤️❤️❤️

4/5