Benito Pérez Galdós

Editions Le cherche du midi

Benito Pérez Galdós est né le 10 mai 1843 et est mort le 4 janvier 1920 à Madrid , pour certains il est considéré comme le plus grand écrivain espagnol réaliste du XIX ème siècle, pour d’autres il peut être comparé à Balzac, Dickens ou encore Zola .

Tormento est une critique sociale où se mêlent mensonges, trahisons et amours.

Pour ma part je ne connaissais pas cet auteur lors de mes promenades en librairie j’ai été intriguée par l’objet livre et par le résumé j’ai donc décidé de me laisser tenter.

Amparo croyait que le soleil s’était voilé pour toujours, et dans le linceul liquide qui entourait la nature, elle voyait une intensification des ténèbres où était plongée son âme.

L’action de Tormento commence début novembre 1867 quand la famille Bringas emménage au Palais Royal et se termine vers la fin janvier, début février 1868.

Don Francisco Bringas et son épouse Rosalia, font partie de la bonne société espagnole cependant les apparences sont trompeuses car le couple afin de ne pas perdre de sa superbe aux yeux du monde use de divers stratagèmes .


Aussi ils vivent dans le noir et ne se contentent que d’aliments simples et peu abondants car ils dépendent de leur cousin Augustin Caballero qui a vécu aux Amériques où il s’est considérablement enrichi.

Amparo ou Tormento est une jeune fille pauvre et extrêmement belle vivant avec sa jeune soeur refugio et qui travaille au service de la famille Bringas.
Dévouée elle est cependant maltraitée mais sans le sou elle qu’a pas d’autres choix que d’accepter sa condition.

Aussi Rosalia Bringas femme vaniteuse et méchante ne cesse de lui rappeler qu’elle n’est qu’une misérable jeune fille qu’aucun homme ne voudrait épouser.

Cependant quand Augustin Caballero rencontre Amparo il n’est pas insensible au charme de la jeune fille et en tombe amoureux.

Mais cela n’est pas chose facile, car Augustin est timide et ils ne viennent pas du même milieu social d’autant plus que Tormento cache un terrible secret…


L’amour sera-t-il plus fort que les secrets, les trahisons et les non-dits ?


Mon avis :

A la lecture du résumé de ce roman on à l’impression qu’il s’agit d’un roman à l’eau rose avec des amants timides et réservés.
A ma grande surprise j’ai découvert un univers riche avec des thèmes importants, de même l’auteur accorde une grande importance aux détails et aux descriptions .

En effet, à mesure de la lecture nous découvrons peu à peu le terrible secret de Tormento , ce qui place ce roman dans la même vaine des romans naturalistes de l’époque avec des thèmes sacrilèges .

En effet, l’auteur va s’en prendre à la religion , l’omniprésence de celle-ci va être remise en cause avec le personnage de Pedro Polo .

L’auteur effectue également une satire de la société espagnole , en effet le jeu des apparences y est présent , Rosalia ne cesse de se comporter comme une femme de haut rang en usant de stratagèmes pour paraitre ce qu’elle n’est pas.



Aussi la domesticité est mise en cause par l’auteur à travers le personnage d’Amparo on entrevoit cette vie de misère et de labeur qui s’offre aux filles pauvres , elle s’ oppose la pauvreté à la richesse .

Cette pauvreté , cette misère humaine peut créer de la déchéance ce qui peut pousser des personnes fragiles et pauvres a avoir des relations quasi incestueuses avec des hommes plus âgés , est-ce un besoin financier ou est-ce simplement une sorte de substitut paternel?



S’agissant de la psychologie des personnages on ne peut pas dire que c’est un roman où réside des véritables héros, Tormento l’héroine est une une jeune femme résignée je l’ai trouvé faible par instant par opposition à sa jeune soeur Refugio qui est révoltée par sa situation et est plus audacieuse.

Elle n’aime pas Augustin et le dit plusieurs fois mais suite à divers événements qui se produiront, elle demeurera une femme entretenue.

A contrario Rosalia à une personnalité beaucoup plus prenante mégère prête à tout pour paraitre ce qu’elle n’est pas, c’est une femme de caractère qui sait ce qu’elle veut et est capable de tout faire pour l’obtenir.

S’agissant des personnages masculins aucun d’eux ne m’a paru éblouissant mais c’est peut-être parce que les personnages sont poussés par leurs passions et leurs désirs sans pouvoir y résister.

Enfin la notion d’interdit prégnante et est mise en relief à travers différents événements , la relation de Tormento et de Pedro Polo le prêtre à qui elle a cédé et aussi la relation de Augustin et de Tormento.


En définitive j’ai apprécié cette lecture qui m’a permise de découvrir un auteur qui m’étais inconnu jusqu’ici véritable tableau de la société faite de non-dits et de mesquineries.

J’ai été déçue de savoir que El doctor Centeno, Tormento et La de Bringas n’ont pas été réunis en un recueil puisque les intrigues et les personnages se recoupent.

Assurément je continuerai avec la suite prénommée Madame Bringas présente au sein de ce même roman afin d’en savoir plus sur le personnage de Rosalia .



Et vous l’avez-vous lu?





Ma note :

❤️❤️❤️❤️

4/5