Harper Lee

Edition le Livre de Poche

«Notre père ne faisait rien. Il n’était pas fermier ni garagiste ni quoi que ce soit susceptible de soulever l’admiration. Il ne faisait pas ce que faisaient les pères de nos camarades : il n’allait jamais à la chasse ni à la pêche, il ne jouait pas au poker, ne buvait pas, ne fumait pas. Il restait à lire au salon. Pour autant, il ne passait pas aussi aperçu que nous le souhaitions : cette année-là, l’école bourdonnait de discussions sur le fait qu’il allait défendre Tom Robinson et ce n’était jamais pour en dire du bien.
On se donnait le mot : « Finch est l’ami des nègres ! »

Née en 1926, Harper Lee envisage d’abord des études de droit, comme son père avant de se consacrer à l’écriture.

« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » ou « To Kill a Mockingbird » en anglais, est son premier roman publié en 1960. Véritable succès critique, vendu à des millions d’exemplaires, il s’est imposé comme un classique de la littérature américaine, et est étudié à ce titre dans de nombreux collèges et lycées des États-Unis, et régulièrement cité en tête des classements des critiques et libraires. 

C’est l’un des plus gros succès éditoriaux de l’histoire littéraire. Réédité et traduit en quarante langues.

Le roman a d’ailleurs été couronné par le prestigieux Prix Pulitzer en 1961.

L’ouvrage est adapté au cinéma dès 1962 sous le titre « Du silence et des ombres en français ». Gregory Peck y joue le rôle d’Atticus Finch, et obtient un oscar. L’adaptation se concentre
essentiellement sur le procès.

En 2007, Harper Lee reçoit la médaille présidentielle de la Liberté du président pour sa contribution à la littérature.

« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur »se déroule dans les années 1930, dans la ville fictive de Maycomb, située dans le Sud des Etats-Unis.

Mais nous savons que le roman se déroule précisément dans l’Alabama dont l’autrice est originaire à l’époque de la Grande Dépression.

Atticus Finch est un avocat intègre et minutieux dans son travail, il élève seul ses deux enfants, Jem et Scout .

Jem, le fils est âgé de 12 ans, est un gentil garçon sauf quand on s’en prend à sa famille.

Scout, la fille de son vrai nom Louise-Jean, est un véritable garçon manqué, vêtu d’une salopette, c’est elle la narratrice du récit qui nous raconte sa vie de tous les jours et les évènements qui ont marqué l’été 1935.

Mais un jour Atticus va être commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche…

« Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine fracture au coude, mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s’en préoccupa guère. »

Mon avis :

Le livre paraît en 1960, pendant la lutte des Noirs pour les droits civiques, c’est l’une des raisons pour lesquelles il rencontre un grand succès aujourd’hui encore.

Divisé en deux parties, dans la première partie il s’agit de l’arrivée d’un enfant qui devient vite le compagnon de jeu de Jem et Scout, puis les tentatives des enfants pour rencontrer leur étrange voisin Arthur Radley, qui vit coupé du monde.

Le procès quant à lui va occuper toute la deuxième partie de l’ouvrage.

Selon certains Harper Lee s’est inspirée d’un célèbre fait divers datant du début des années 30.

Neuf garçons noirs âgés de 12 à 20 ans, accusés en 1931 d’avoir violé deux femmes blanches dans un train de marchandises traversant l’Etat de l’Alabama. Huit des neufs accusés furent condamnés à mort par le tribunal de Scottsboro quinze jours après les faits.

« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » met en lumière plusieurs thèmes, c’est le récit de l’enfance, roman d’apprentissage nous découvrons l’oeuvre au travers des yeux d’une petite fille, dégourdie et intelligente âgée de 6 ans au début du récit.

En outre, c’est un roman qui parle aussi d’éducation c’est peu commun pour l’époque qu’un père en l’instar d’Atticus Finch élève seul des enfants .
Mais de ce fait il inculque la tolérance, la transmission des valeurs tel que l’amour, la justice, le droit en discutant avec eux car il veut qu’ils deviennent des citoyens éclairés et libres dans leurs actes et leurs pensées.

Enfin, il ne faut pas oublier que la plus grande partie du roman concerne l’affaire judiciaire qui occupe une bonne moitié de l’ouvrage.
La ségrégation est monnaie courante à cette époque et même si Atticus ne fait que son travail en essayant d’être le plus diligent possible les habitants s’opposent à lui, même ses enfants sont insultés.
Mais attention des éléments du textes ont été dénoncés tels que le fait que Scout s’étonne que sa maîtresse s’indigne de ce qu’Hitler fait subir aux juifs alors qu’elle semble cautionner le racisme de son pays.

En outre, Harper Lee s’est largement inspirée d’éléments autobiographiques pour écrire son histoire.
Son père, Amasa Coleman Lee, était avocat, comme le père de Scout.
De même la mère d’Harper n’est pas morte lorsqu’elle avait 5 ans comme la mère de son personnage, mais elle souffrait de névrose ce qui la rendait absente émotionnellement et mentalement.
Comme dans le roman, une gouvernante noire venait tous les jours pour s’occuper de la maison des Lee.

Cependant, notons que ce roman est à la fois critiqué par la communauté blanche qui
le trouve trop critique et par les Noirs américain lesquels considèrent que les conditions de vie ne sont pas réellement représentées.

Par ailleurs, Harper Lee a publié un second roman en 2015 , se dénommant « Va et poste une sentinelle« , il s’agit de la suite de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » .
Publié près de 55 ans plus tard la narratrice, Scout, est devenue une femme, l’histoire reprend les mêmes personnages mais le discours du père a changé car désormais il a des propos racistes.

Les critiques et les fans ont remarqué une différence entre les deux romans et on sait aujourd’hui que c’est parce que « Va et poste une sentinelle » est en réalité la première version du roman que Harper Lee avait proposé à son éditeur, en 1957, mais celui-ci lui avait conseillé de situer l’intrigue pendant l’enfance de son héroïne.

Aussi, la réapparition de ce premier texte a provoqué quelques polémiques.

Quoi qu’il en soit j’ai particulièrement apprécié ma lecture car l’autrice à su parler de faits graves de façon originale avec une enfant comme narratrice.

C’est une très bonne histoire mais non habituée aux récits avec un narrateur plus jeune il m’a fallu du temps pour m’adapter, le coup de coeur a été frôlé .

Et vous connaissiez-vous ce grand classique de la littérature américaine?

Ma note :

❤️❤️❤️❤️

4/5