Penelope Fitzgerald

Edition La Table Ronde

Penelope Fitzgerald est une autrice britannique titulaire de nombreuses récompenses littéraires, elle est considérée dans son pays comme une romancière et biographe de premier ordre.

Elle a d’ailleurs reçu pour son troisième roman A la dérive ou Offshore en anglais défiant les pronostics le Booker Prize.
Elle commença a publié tard vers l’âge de soixante ans, puis signa en vingt ans neuf romans, trois biographies et de nombreux essais et articles après avoir été journaliste à la BBC, directrice d’un magazine littéraire, et libraire.

Publié en 1978, La libraire, son deuxième roman a été sélectionné pour le Booker Price.

Pour autant c’est une autrice qui conservera une réputation de discrétion . Son nom n’était connu que par un cercle passionné de lecteurs, sa mort en l’an 2000 à l’âge de quatre-vingt-trois ans aurait pu se faire dans l’indifférence mais c’était sans compter sur le soutien de ses exécuteurs testamentaires et de ses admirateurs.

Dans les années 2000, ce roman est réédité sous le titre L’affaire Lolita pour retrouver son titre d’origine dans cette dernière traduction de 2016.

En 1959, Florence Green jeune veuve veut ouvrir une librairie dans la maison qu’elle a achetée dans une petite ville Hardborough.

Elle ne se doute pas que cette ouverture lui mettra à dos les notables dont Violet Gamart, puissante notable de la région, qui cherche à faire installer dans la vieille bâtisse un centre pour les arts et déploie toute la puissance de son réseau pour arriver à ses fins.

Mais par sa force de caractère et sa détermination Florence concrétise son projet car elle désire créer un lieu de sociabilité.

Peu à peu elle prend ses aises dans son nouveau rôle de libraire, et elle recrute une jeune fille, Christine Gipping, pour l’aider. Elle se lie d’amitié avec Edmund Brundish, un vieil amateur de livres qui vit isolé dans sa grande maison, à qui elle fait parvenir régulièrement des livres, et à qui elle fait découvrir Ray Bradbury, elle met même en place un système d’emprunt de livres.

Cependant, elle découvre les médisances et les méchancetés des habitants aussi lorsque Florence décide de vendre le célèbre et sulfureux roman Lolita de Nabokov, la guerre est déclarée et des attroupements se créent devant la boutique, Violet Gamart sa rivale se sert de ceux-ci comme prétexte pour dénoncer une entrave à la circulation.

De même, Florence est également dénoncée auprès des autorités parce que la jeune Christine, encore scolarisée, travaille chez elle après ses cours.

Même son notaire, M. Thornton, sous la pression de personnes bien placées dans la commune, tentera de la freiner dans la poursuite de son oeuvre.

Enfin Violet Gamart utilise également les compétences de son neveu, juriste, pour faire adopter une loi qui pourrait permettre d’expulser Florence de son logement, car la librairie est installée dans une maison considérée comme un joyau historique de la région.

Ainsi, même son ami Edmund Brundish ne pourra l’aider afin d’éviter l’inévitable, car malgré sa persévérance Florence sera très seule et dépourvu de moyens pour faire face au clan adverse…

« Au cour de l’année 1959, il y eut certaines nuits où Florence Green n’était pas vraiment sûre d’avoir dormi. Elle avait des soucis : fallait-il ou non acheter The Old House, une petite propriété dotée de son propre entrepôt en bordure de plage, pour ouvrir ce qui serait l’unique librairie de Hardorough ? »

Mon avis :

Au travers de ce très cours roman Pénélope Fitzgerald dresse le portrait d’une femme passionnée et déterminée.

Tous les amoureux de littérature rêvent d’ouvrir une librairie, temple de la culture, lieu de sociabilité et de découverte et c’est d’ailleurs ce qui m’a séduite dans la lecture du résumé.
Mais malheureusement force est de constater que les choses ne se passent pas comme prévues et Florence fait face à des déconvenues et à l’hostilité des habitants.


En effet, avec un humour très british l’autrice met en scène une série de personnages, révélant les conditions de vie au sein des villages, le pouvoir et les intimidations des notables et la rivalité féminine.

Ce qui entraine une femme seule contre tous, car sans relation et sans richesse la fin était prévisible, les dés étaient déjà jetés avant même d’avoir commencé.

La fatalité est omniprésente dans ce récit car les situations désastreuses ne cessent de s’amonceler jusqu’à l’inévitable.
Jusqu’a la fin j’ai espéré un changement mais l’autrice n’a pas pris cette voie , elle n’a pas choisi la facilité et c’est ce qui est impressionnant, elle montre que parfois le rejet entraîne des décisions et des actes inintelligents, juste parce qu’une ville n’avait pas voulu d’une librairie.

En définitive je suis ravie d’avoir découvert cette autrice et ce récit , pour autant c’est une histoire assez simple, c’est une satire de la société qui peut plaire aux amateurs du genre mais pas à tous.
Durant ma lecture j’ai comparé la plume de de Pénélope Fitzgerald à celle de Jane Austen prêtresse des critiques sociales et à l’ ironie mordante.
En outre, la fin peut paraitre frustrante car les choses ne se passent pas comme on l’aurait voulu néanmoins c’est un livre à découvrir ce n’est pas un coup de coeur mais c’est une autrice qui mérite d’être connue davantage.

Ce récit a été adapté en 2017 sous l’appellation The Bookshop je me ferai une joie de découvrir ce film afin de voir comment le conformisme des habitants de cette petite ville de la côte sud de l’Angleterre a été mis en lumière par le cinéma.

Et vous connaissiez-vous cette auteure?

Ma note :

3/5

❤️❤️❤️