Linda Newbery

Edition le Livre de Poche

Lorsque, par un soir brumeux de 1898, le jeune peintre Samuel Godwin pousse les grilles de la propriété de Fourwinds, il est immédiatement envoûté. Engagé pour enseigner l’art aux deux filles de Mr Farrow, il ignore encore que cette luxueuse demeure sera pour lui le décor de ses plus belles peintures. Intrigué par la personnalité ombrageuse du maître des lieux, séduit par les jeunes demoiselles, Marianne et Juliana, désarçonné par Charlotte Agnew, leur gouvernante et dame de compagnie, Samuel comprend vite que le raffinement du décor et des êtres dissimule de bien sombres mystères et que le vent souffle pour mieux balayer les cendres d’un passé scandaleux…

A la lecture de ce résumé j’ai été suite par l’ambiance mystérieuse et gothique qui s’en dégageait , l’on ressent assurément l »influence de la littérature victorienne .

Dès le début de ce roman nous sommes dans l’ambiance sombre et mystérieuse des romans gothiques, la brume, le vent et la demeure majestueuse et secrète ainsi, le lecteur ressent déjà l’ambiance lugubre .

C’est en voyant la lune frissonner au-dessus des Downs, que j’avais cédé à l’impulsion de finir mon voyage à pied. Quelle nuit superbe ! m’étais-je dit, arrêté devant la gare, sous une lumière qui semblait un ruissellement argenté. Comment rester assis derrière une portière fermer par un rideau ? Je voulais profiter de cette bénédiction, pleinement et de tous mes sens – je voulais la vivre, la respirer, m’en imprégner.


Car un soir de juin 1898 le jeune Samuel Godwin peintre engagé par Mr Farrow pour enseigner l’art à ses filles Juliana et Mariane, tombe nez à nez avec la jeune Marianne , mais que lui arrive t-il , pourquoi la jeune fille est-elle dehors à cette heure tardive?


Dès lors le lecteur commence à se poser des questions , peu à peu on entre dans l’histoire et l’on découvre les personnages tour à tour.


Charlotte la dame de compagnie et gouvernante jeune femme dévouée et intelligente , Julianna l’ainée des deux jeunes filles timide et sensible alors que Marianne la plus jeune des soeurs est plus excitée , emprunt à des crises de démences alors qu’elle n’est âgée que de que seize ans , elle semble égarée et préoccupée par le vent d’ouest.

Mais pourquoi sont-elles si différentes, l’attitude de Marianne est-elle dû à la mort prématurée de leur mère?

Sa force me surprit. Et sa ténacité. Je dus la forcer à lâcher prise. Presque avec violence. Mais elle était comme un chien devant le terrier du renard – elle tenait bon.
– Vous l’avez vu ? demanda-t-elle.
– Si vous vouliez bien accepter de reculer et de me laisser…
Elle m’interrompit par des cris :
– Non ! Non ! Je ne peux pas arrêter de chercher tant qu’il rôde par ici…
– Qui ? demandai-je en regardant de nouveau autour de nous.
– Mais le Vent d’Ouest ! s’exclama la jeune fille avec impatience.
Levant les yeux, elle projeta partout des regards angoissés, comme si une présence allait subitement se manifester au-dessus de nos têtes.
– Je vous demande pardon…
– Le Vent d’Ouest ! Il faut le trouver… le capturer et le mettre à l’abri !
La pauvre devait avoir l’esprit dérangé, je m’en rendais compte à présent. Elle faisait une crise. Elle avait peut-être des hallucinations. Qui sait si elle ne s’était pas enfuie de quelque établissement de soins… Quelle autre raison pouvait pousser une jeune fille d’âge tendre à s’éloigner des habitations et à poursuivre seule, en pleine nuit, une quête aussi fantastique ?

Samuel découvre que le précédent précepteur a été congédié mais pourquoi et quelles en sont les raisons?


Entre secrets et découvertes glaçantes , le lecteur résout peu à peu les énigmes car les masques tombent et petit à petit advient un roman sombre où le suspens devient haletant .

Le lecteur ne peut ainsi pas lâcher ce roman et veut en connaitre le dénouement , la plume de l’auteur en est assurément pour quelque chose de part l’alternance notamment de voix et de point de vue entre Samuel et Charlotte .

Roman écrit dans la pure tradition des romans victoriens malgré le fait qu’il soit publié en 2007 mais édité par le Livre de Poche en 2009, Linda Newbery a su recréer l’esthétique et l’atmosphère de la littérature anglaise du XIXème siècle .

On y découvre une famille au sein de laquelle règnent de terribles secrets , des destins brisés , des scènes d’effroi ou s’entremêlent apparitions de fantômes et morts inexpliquées… 

En définitive , malgré certaines longueurs ce roman m’a plu ce fut une belle surprise et l’on découvre à la fin que les personnes ont réellement existé.

Samuel James Godwin est né en 1878 et est mort en 1941, il faisait partie d’un petit groupe de peintres mineurs dont les œuvres ont suscité l’intérêt au début du 20ème siècle , sous la protection de Rupert Vernon-Dale personnage présent dans le roman.

Après une exposition particulière en 1920, il a cessé définitivement d’exposer et n’a plus participé à la vie artistique de l’époque. Ses tableaux les plus célèbres sont  La Sauvageonne , mentionné dans le roman et qui semble représenter Marianne Farrow.

Godwin a épousé en 1900 Charlotte Agnew, le couple s’établi avec les soeurs de Charlotte , Julianna et Marianne Farrow également peintre ; puis adopte un enfant Thomas présent dans le roman.



Enfin je tiens a salué les éditions Le livre de Poche pour sa couverture magnifique illustrée par le tableau peint par Charles Courtney Curran en 1909 et intitulé Sur les hauteurs . 

Ma note :

❤️❤️❤️❤️

4/5