Jacqueline Woodson

Le Livre de Poche

Jacqueline Woodson est l’autrice de plus de vingt livres de littérature jeunesse qui lui ont valu les prix les plus prestigieux, dont le National Book Award pour Brown Girl DreamingUn autre Brooklyn, son premier roman pour adultes en plus de vingt ans, a été finaliste du National Book Award en 2016. Elle vit à Brooklyn avec sa famille.

« Pendant que nous dansons, je ne suis ni Melody ni la fille autrefois illégitime de mes parents. Je suis un récit, une histoire presque oubliée. Dont on se souvient. »

En ce jour de printemps 2001, toute une famille est réunie à Brooklyn pour fêter le seizième anniversaire de Melody.

Elle fait son entrée en musique au son de l’orchestre tandis que le grand-père se trouve au piano, elle est revêtue d’une robe blanche qui a appartenu à sa mère Iris seize ans plus tôt mais celle-ci n’a jamais eu l’occasion de la porter en son temps pour la célébration…

Au fil de l’histoire nous découvrons l’histoire de Melody, d’Iris sa mère, celle de ses grands-parents, du massacre de Tulsa en 1921 au 11 septembre 2001…

Mon avis :

Sur trois générations, ce roman nous livre l’histoire d’une famille noire des États-Unis depuis le massacre de Tulsa en 1921 jusqu’au 11 septembre 2001, en mettant en relief les questions de race, d’identité, de classe et de genre qui sont des questions cruciales du XXème siècle.

Melody porte le prénom de sa grand-mère qui a faillit perdre la vie à Tulsa il convient de noter qu’il y a eu un lynchage raciste perpétré dans le quartier noir prospère de Black Wall Street à Tulsa, Oklahoma, dans la nuit du 31 mai au 1er juillet 1921, des bombes incendiaires de boule de térébenthine en feu furent lâchées sur les toits de Greenwood par la police de la ville, en renfort du Ku Klux Klan.

L’épisode reste donc ancré au sein de la famille et est gravé dans les esprits.

En outre, la grossesse des femmes de cette famille sont le point s’ancrage entre les générations, d’abord celle de la grand-mère, puis celle de la mère de Melody, Iris.

Mais l’autrice tient à faire évoluer les mentalités en présentant des hommes tel que le père de Melody, Aubrey, qui semble loin des clichés de l’homme noir absent, car il mène sa parentalité de manière exemplaire.

Aussi, Iris quant à elle se cherche et tente d’échapper à sa condition de jeune mère même si certaines des femmes de sa communauté devine son passé.

En effet, elle avait gardé le bébé mais était partie continuer ses études à Oberlin, son absence a d’ailleurs marqué les trois générations de la famille.

Elle était déterminée à ne pas être assimilée voire assignée à son passé et décide de nouer d’autres liens dont une liaison homosexuelle.

Durant la lecture de ce roman choral j’ai pensé à l’écriture fluide et tranchante de Toni Morrison car ce récit dresse une représentation d’une famille noire au sein de laquelle se mêlent des secrets, des non-dits et des souvenirs douloureux.

De feu et d’or est un roman à la prose sensuelle et poétique au sein duquel, le lien de filiation est très fort, l’enfant peut représenter la lumière comme les ténèbres mais une chose est sûre il est source de vie car le roman explore la façon dont une grossesse adolescente bouscule une famille. 

Et vous connaissiez-vous ce récit?

Ma note :

❤️❤️❤️

3/5