J. D. Salinger
Editions Pavillons Poche
Salinger naît le 1er janvier 1919 à New York, d’un père juif d’origine polonaise et d’une mère catholique d’origine irlandaise. Peu doué pour l’école, il s’enthousiasme pour les cours d’écriture qu’il suit à l’université Columbia en 1939. Ses premières publications et nouvelles rencontrent un certain succès d’estime. Il participe à la Seconde Guerre mondiale sur le front européen de 1942 à 1945. Une expérience qui se révèle déterminante et traumatisante. Il est parmi les premiers à pénétrer dans les camps de concentration libérés. En 1945, il est hospitalisé pour cause de stress post-traumatique.
Ses origines familiales l’inspireront notamment dans la construction fictive de la famille Glass, dont les personnages reviendront dans plusieurs de ses écrits, et notamment Franny et Zooey, paru en 1961.
C’est avec le succès phénoménal de l’Attrape-coeurs que Salinger commence à se retirer du monde, abandonnant sa vie new yorkaise pour le calme et l’isolement de la petite ville de Cornish, dans le New Hampshire.
Sa dernière publication, Hapworth 16, 1924, date de 1965. Jusqu’à sa mort survenue en 2010, l’écrivain vit reclus, n’accordant plus aucune interview et refusant tout entretien, même avec ses pairs. Une légende se créée autour de son personnage, provoquant chez de nombreux admirateurs l’envie de se confronter à ce personnage hors norme.
L’Attrape-cœurs ou The Catcher in the Rye en anglais est un roman considéré comme un classique de la littérature américaine.
C’ est une des œuvres les plus célèbres du xxe siècle, qui a marqué des générations de lecteurs. Il est à ce titre encore beaucoup étudié dans les écoles aux Etats-Unis et au Canada, bien que ce choix ait été critiqué en raison de certains des thèmes qu’il aborde.
Depuis l’année de sa parution, plus de 65 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde et il s’en vendrait environ 250 000 chaque année.
L’Attrape-cœurs relate trois jours dans la vie d’Holden Caulfield . L’adolescent est exclu de son lycée Pencey Prep à la veille des vacances de Noël et erre seul durant trois jours dans la ville de New-York.
Si vous voulez vraiment que je vous dise, alors surement la première chose que vous aller demander c’est où je suis né, et à quoi ça a ressemblé, ma saloperie d’enfance, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de raconter ça et tout. |
En effet, exclu il décide de ne pas regagner directement l’appartement familial et prend un train pour New York où il réserve une chambre dans un hôtel assez miteux,le Edmont Hotel. Il rencontre trois jeunes filles qu’il qualifiera de moches dans un bar et passe la nuit à danser.
Puis il invite une prostituée dans sa chambre afin de discuter avec elle, préférant ne pas avoir de rapports sexuels.
Il la paye pour la remercier de lui avoir accordé du temps, mais celle-ci revient plus tard lui réclamer davantage d’argent flairant la bonne affaire, le jeune homme refuse et reçoit un coup de la part d’un proxénète.
Son errance solitaire continue en ville quand il se rend dans un musée il compare sa vie à celle des statues caractérisées par le fait qu’elles soient figés. En effet, Holden est effrayé par le passage à l’âge adulte.
Mais il décide de rompre sa solitude en se rendant en cachette chez lui voir sa petite soeur de 10 ans Phoebe.
Holden rend ensuite visite à son ancien professeur d’anglais, M. Antolini, qui lui propose de rester chez lui pour la nuit. Son professeur lui donne des conseils sur la poursuite de ses études mais durant la nuit il se réveille brusquement et surprend son professeur lui caressant la tête .
Il quitte alors précipitamment le domicile en se questionnant tout de meme sur ce geste.
A la fin du roman on découvrira la vérité et le lieu où se trouve réellement Holden durant tout son monologue…
Mon avis :
Tout ce que je sais, c’est que tous ceux dont j’ai parlé me manquent pour ainsi dire […] C’est drôle. Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. |
C’est un livre culte. Il a marqué la jeunesse américaine sur plusieurs générations. Salinger dans ce roman décrit avec un brin d’ironie la société américaine des années 1950.
Dans ce texte tout se joue autour de ce personnage principal qui peut sembler naïf de prime abord, cependant c’est un personne complexe, perdu par moment et nostalgique de son enfance car le fait de devenir adulte l’angoisse.
Il n’y a pas beaucoup d’actions dans ce roman car c’est un monologue, pour autant c’est l’histoire d’un jeune homme qui émeut car on se rend compte que depuis le début du récit l’adolescent est enfermé dans un hôpital psychiatrique et ce sont les souvenirs de ses derniers instants de liberté.
Ce récit émeut également car on passe de la légèreté à la noirceur en une fraction de seconde, le vocabulaire très cru y est pour beaucoup, en France d’ailleurs le livre à sa sorti n’a pas connu un très grand succès il a fallu deux traductions.
Mais le langage choisit par l’auteur est volontairement provocateur car il pousse à la réflexion c’est le cri d’une jeunesse incomprise, Holden est incompris il ne trouve sa place nulle part et se sent extrêmement seul.
De plus les thèmes abordés sont nombreux car l’auteur cherche à montrer que l’adolescence peut être une période difficile pour les jeunes gens et met en relief des faits pouvant être tabous comme la solitude, la dépression, le deuil, l’échec, la mort, le sexe, l’homosexualité, les dépendances, la famille ou la religion.
Malgré le tragique qui peut découler de mon avis j’ai apprécié le fait que l’auteur apporte une facette plus douce au récit en la personne de la petite soeur de Holden Phoebe qui le ramène à la réalité.
Car bien que plus jeune que lui, elle veille sur son grand frère elle est son abri sûr c’est d’ailleurs pour cela qu’il va la voir en cachette quand il sent qu’il peut défaillir.
En définitive je suis contente d’avoir découvert cette fameuse oeuvre si connue, malgré la force du récit ce n’est pas un coup de coeur, néanmoins j’ai passé un agréable moment de lecture car je voulais découvrir ce qu’il en serait de la fin de l’errance de cet adolescent se questionnant sur son existence propre.
Bien que apprécié par beaucoup il n’est pas à mettre entre toutes les mains car une certaine mélancolie peut en ressortir avec une impression que la fin est toujours une fatalité.
Et vous connaissiez-vous ce roman ?
❤️❤️❤️,❤️
3,5 / 5