Sue Monk Kidd
Editions 10/18
Sue Monk Kidd, née le 12 août 1948 à Sylvester, c’est une romancière et essayiste américaine.
Elle est notamment connue pour son roman véritable best-seller, Le Secret des abeilles (The Secret Life of Bees), traduit en trente-six langues
Fut un temps où, en Afrique, les gens avaient des ailes. Mauma m’a raconté ça un soir quand j’avais dix ans. |
Caroline du sud 1803, Sarah Grimké fille d’une riche famille de Charleston s’apprête à fêter son anniversaire.
En guise de cadeau sa mère lui offre une esclave personnelle, la petite Handful, fille d’une esclave appartenant à sa famille.
Sarah est très choquée alors elle refuse et se dresse contre ces pratiques ancestrales, d’ailleurs le soir même elle écrit un billet qu’elle dépose sur le bureau de son père, un éminent juge de la ville.
Mais lutter contre ces traditions n’est pas facile et les choses ne tendent pas être changées, elle retrouvera le billet déchiré en deux le lendemain matin devant la porte de sa chambre.
Sarah prend ainsi conscience du poids des traditions et de l’esclavage, aussi, peu à peu un lien se tissent entre les deux fillettes , d’ailleurs Sarah apprendra en cachette à lire à Handful.
Malgré cette amitié, la société ne croit pas en ces liens forts car l’une est esclave et l’autre est une petite fille blanche de riche famille.
Une farouche idée d’indépendance anime les deux jeunes filles, elles deviendront au fil des années avides de liberté et se battront pour affirmer leurs droits dans cette société peu enclin au changement.
Toutes deux défendront la cause abolitionniste mais aussi la cause de toutes les femmes peu importe la couleur ou la condition, parfois au péril de leurs vies…
Mon avis :
J’avais finalement choisi les regrets avec lesquels j’aurai le moins de difficulté à vivre, voilà tout. J’avais choisi la vie avec laquelle j’étais en accord |
Ce roman historique est une ode à l’espoir et à l’audace, au travers des destins entrecroisés de deux femmes audacieuses et déterminées.
Comment s’inventer des ailes pour fuir les limitations de ce monde?
Sur une trentaine d’années l’autrice nous partage la vie de cette famille, nous découvrons l’esclavage, les luttes et les aspirations des esclaves et des abolitionnistes.
Malgré le sujet grave l’autrice met en oeuvre un roman qui laisse place à l’espoir, notamment au travers de l’amitié entre Sarah et Handful, car chacune d’entre elles à mesure de leur quotidien passent par des épreuves, telles que la lutte pour la liberté et l’indépendance .
En effet, bien que leur condition est différente au travers des chapitres on en apprend plus sur leurs vies, des vies d’obstacles, de luttes et de chagrin.
Au travers d’une histoire romancée l’autrice a pu évoquer et c’est d’ailleurs ce qui m’a plu des personnes ayant réellement existées, les soeurs Sarah et Angelina Grimké.
Ces femmes ont été les premières figures de la lutte contre l’esclavage et pour les droits des femmes.
Elles ont écrit un pamphlet intitulé « American slavery as it is » dont s’est inspiré cinquante ans plus tard Harriet Beecher Stowe pour écrire La case de l’oncle Tom. Elles figurent d’ailleurs dans une liste répertoriant les noms de 999 femmes américaines ayant grandement contribué à écrire l’Histoire.
Ce roman tout en finesse est riche en émotions, l’écriture de l’autrice est fluide et fine ce qui nous transporte dans l’histoire.
A l’instar des écrits de Tony Morrison, ce roman est remarquable car il met en lumière tout ce que cela veut dire d’être une femme esclave ou libre.
Ma note :
❤️❤️❤️❤️
4/5