Maryse Condé

Editions Bayard

Maryse Condé est une autrice guadeloupéenne que j’aime particulièrement de part la finesse mais aussi la férocité de ses écrits.
Ses romans entrainent les lecteurs à la découverte de la vie dans les Caraïbes. Décédée en 2024 son oeuvre raisonne encore aujourd’hui et demande à être davantage connu.

Rose-Aimée vit heureuse dans son petit village à Haïti, jusqu’au jour où la misère l’oblige à quitter les siens. Placée en ville comme domestique, elle doit supporter le mépris de sa patronne.

Heureusement, elle a l’amitié de Lisa. Fraternité contre méchanceté, courage contre cruauté, à quel prix la liberté quand le quotidien est l’enfer ?

Ecoute, tu as bientôt treize ans. Tu n’es plus une enfant. Tu vois notre misère içi.
Aussi, nous avons écrit à une connaissance à Port-au-Prince… Tu partiras demain.

Mon avis :

Avec Rêves amers, Maryse Condé dresse un portrait sombre mais tout à fait réaliste des conditions de vie en Haïti à l’époque où Jean-Claude Duvalier présidait le pays.

Cet ouvrage est destiné à un jeune public c’est la raison pour laquelle le niveau de langue est fluide et simple mais pour autant de part les thématiques abordés tout un chacun peut se plonger dans cette lecture.

Le roman est narré à la troisième personne ce qui permet au lecteur de mieux comprendre la vie et le difficile parcours de Rose-Aimée, ainsi nous sommes loin d’une oeuvre autobiographique.
C’est le récit de la pauvreté, de la séparation d’avec les proches, de l’exil, jusqu’à une issue tragique.
J’ai apprécié la manière dont l’autrice met en relief, les inégalité, la violence, la misère qui pousse au désir d’immigration pour avoir une vie meilleure.

Hélas, encore aujourd’hui le désir d’avoir une vie meilleure est encore très présent aujourd’hui, le roman a donc une valeur universselle et pourrait tout autant se situer au Moyen-Orient ou en Afrique d’où émigrent aussi de nombreux individus pour survivre.

C’est un roman profondément réaliste qui nous interroge sur l’émigration, les droits de l’hommes, l’accueil et le rejet de l’autre, les inégalités.

Même si elle ne l’avait jamais visitée, Rose-Aimée savait que cette ville était le symbole de l’indépendance. C’est là que l’esclave révolté devenu général, Dessalines, avait déchiré le drapeau français et jeté à la mer la partie blanche, créant ainsi le drapeau d’Haïti rouge et bleu.

Rose-Aimée de part son jeune âge n’est pas une héroïne forte, elle essaie juste de trouver sa place dans ce monde si difficile cependant son innocence nous montre la réalité que vivent des milliers de personnes chaque jours.

C’est un roman poignant, à mettre entre les mains de tous.
C’est un coup de coeur !

Et vous connaissiez-vous ce roman de Maryse Condé?

Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5