A l’avant-garde de la cause noire

Léa Mornin-Chauvac

Léa Mormin-Chauvac est journaliste indépendante, scénariste et membre du comité éditorial de la revue féministe La Déferlante. Après un passage par Libération et France Culture, elle a coécrit un documentaire Les Soeurs Nardal, les oubliées de la négritude avec Marie-Christine Gambart pour France Télévisions.

Paulette, Émilie, Alice, Jane, Cécile, Lucie et Andrée Nardal : sept sœurs, femmes de lettres et musiciennes, originaires de la Martinique. Paulette et Jane font partie des premières femmes noires à entrer à la Sorbonne dans les années 1920. Elles créent le «salon littéraire de Clamart».

Paulette contribue à fonder La Revue du monde noir tandis que ses sœurs écrivent des articles engagés et universalistes.
Pourquoi les sœurs Nardal ont-elles été gommées de l’histoire militante au profit d’Aimé Césaire et de Léopold Sédar Senghor ? Quelles dissensions les opposaient ? De Fort-de-France à Paris, en passant par l’Angleterre et les États-Unis où Paulette fut députée à l’ONU, Léa Mormin-Chauvac retrace leur vie. Si leur rôle commence à être reconnu, un long chemin reste encore à parcourir pour leur réhabilitation. Ce livre y participe, rendant hommage à ces femmes, symboles des luttes féministes et antiracistes.

Mon avis :

Après le décès de Maryse Condé j’ai eu le désir de me plonger dans des lectures différentes de celles que je fais habituellement, la littérature antillaise est riche de grands noms apparaissent tels que ceux d’Aimé Césaire ou encore Patrick Chamoiseau prix Goncourt 1992.

Le concept de la négritude est omniprésent mais quand on pense à ce terme des pères s’illustrent, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor.

Quand on parle d’avant-garde, cela nous questionne sur la véritable génèse de ce mouvement.
Oubliées, cette biographie a pour but de réhabilité la vie de ces soeurs d’origine martiniquaise, voire même réparer une injustice.


Elles étaient sept. Leur père Paul Nardal sera le premier noir de France à obtenir une bourse pour étudier aux Arts er Métiers, il va s’illustrer pendant quarante-cinq ans au service colonial des travaux publics en tant que premier ingénieur en travaux publics de la Martinique.
L’éducation qu’elles reçoivent est soignée, femmes de lettres et musiciennes, elles sont toutes érudites, toutes déterminées, engagées et universalistes.

L’histoire a-t-elle gommée leurs noms délibérément?

Nul n’a de réponse à cette question, néanmoins au travers cet ouvrage on découvre le destin incroyable de ces femmes qui ont fait fi de la couleur de leur peau, elles ont éveillé le monde face à la cause noire.

Paulette et Jane sont les premières femmes noires à entrer à la Sorbonne dans les années 20. Elles créent un salon littéraire chez elles à Clamart au sein duquel elles fondent les prémices de cette conscience noires avec des auteurs internationaux, de même elle contribue à fonder La Revue du monde noir où elles écrivent avec l’aide d’autres auteurs des articles percutants et engagés, mais faute de moyen n’en sortiront que six numéros.

De part, les travaux engagés un peu partout dans le monde, des enregistrements et des archives elles sont désormais sorties de l’ombre et les sœurs Nardal peuvent désormais devenir des modèles pour les générations et les luttes actuelles, et à venir.

J’ai passé un agréable moment de lecture, c’est un véritable coup de coeur de part la plume fluide de l’auteure, car c’est un récit, enrichissant et passionnant.

A découvrir absolument !

Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5