Emile Zola

Roman classique

Edition classiques Pocket , Février 2019

Thérèse Raquin jeune orpheline a été confiée à sa tante par son père , élevée par celle-ci , elle épouse son cousin Camille.

Néanmoins , Camille un petit homme maladif rêve de travailler à la capitale, la famille s’y rend alors . Il occupe ainsi un poste au sein des chemins de fer d’Orléans .

Les deux femmes quant à elles travaillent dans une mercerie qu’elles ont ouvertes.

Mais Thérèse étouffe dans ce huis clos et ce depuis l’enfance , la situation change lorsque son époux retrouve un ancien ami Laurent , qui s’immisce peu à peu dans les vies des protagonistes …

Extraits :

1-

Il se débarrassa de son chapeau et s’installa dans la boutique.
Madame Raquin courut à ses casseroles . Thérèse n’avait jamais vu un homme . Laurent, grand, fort le visage frais, l’étonnait. Elle contemplait avec une sorte d’admiration son front bas, planté d’une rude chevelure noire, ses joues pleines, ses lèvres rouges, sa face régulière, d’une beauté sanguine. Elle arrêta un instant ses regards sur son cou ; ce cou était large et court, gras et puissant. Puis elle s’oublia à considérer les grosses mains qu’il tenait étalées sur ses genoux ; les doigts en étaient carrés ; le poing fermé devait être re énorme et aurait pu assommer un boeuf. Laurent était un vrai fils de paysan, d’allure un peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents et précis, l’air tranquille et entêté . On sentait sous ses vêtements des muscles ronds et développés, tout un corps d’une chair épaisse et ferme.
Et Thérèse l’examinait avec curiosité , allant de ses poings à sa face,
éprouvant de petits frissons lorsque ses yeux rencontrait son cou de taureau.

2-

Voilà une petite femme , se disait-il , qui sera ma maîtresse quand je le voudrai . Elle est toujours là , sur mon dos , à m’examiner, à me rassurer, à me mesurer, à me peser… Elle tremble , elle a une figure toute drôle, muette et passionnée. A coup sûr , elle a besoin d’un amant ; cela se voit dans ses yeux…Il faut dire que Camille est un pauvre sire.
(…)

Elle s’ennuie dans cette boutique…Moi j’y vais , parce que je ne sais où aller. Sans cela, on ne me prendrai pas souvent au Pont-Neuf.
C’est humide , triste. Une femme doit mourir là-dedans…Je lui plais c’est certain ; alors pourquoi pas moi plutôt qu’un autre.
(…)

Ma foi , tant pis , s’écriait-il , je l’embrasse à la première occasion…
Je parie qu’elle tombe tout de suite dans mes bras
.

Mon avis :

Dès le début du roman l’on se rend compte que la vie que mène Thérèse est véritablement celle qu’elle n’a pas choisi .

En effet , sa tante la marie avec son cousin Camille comme une évidence.
Même le déménagement à la capitale ne change rien et la vie cloîtrée continue , mais l’arrivée de Laurent marque un tournant dans l’histoire.

Zola met en relief la renaissance , tous les sentiments enfouis réapparaissent , la sensualité refoulée resurgit , il éveille les sens de Thérèse jusqu’à lors endormis.

L’auteur fait un étalage de sentiments qui vont des plus primaires aux plus cruels allant jusqu’à la commission d’un meurtre…

Bien que publié en 1867, il s’agit d’un roman teinté de réalisme qui n’a rien à envier aux thrillers psychologiques ou aux romans noirs de nos jours.

C’est un récit à lire afin de découvrir encore plus l’oeuvre d’Emile Zola cantonné à son cycle naturaliste Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire.
Écrit bien avant les Rougon Macquart , tout le talent de Zola se laissait déjà entrevoir.

Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5