Toni Morrison

Editions 10/18
Toni Morrison, née Chloe Ardelia Wofford le 18 février 1931 à Lorain dans l’État de l’Ohio et morte le 5 août 2019 à New York, est une romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et directrice de publication américaine.
Première Afro-Américaine à recevoir le Nobel de littérature en 1993, elle proposait dans « Beloved », prix Pulitzer 1988, une plongée dans l’univers des Noirs aux Etats-Unis au XIXe siècle.
La guerre de Corée vient de se terminer et Frank Money un jeune soldat noir rentre aux Etats-Unis afin de tenter de reprendre une vie normale, mais il est brisé par la guerre et est en proie à des traumatismes.
Il doit se rendre à Atlanta, afin de retrouver sa jeune sœur Cee, cobaye d’un médecin blanc afin de regagner Lotus en Géorgie, la ville de son enfance .
Mais lors de ce voyage s’engage pour lui un long périple dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950 …
| « Une armée où les Noirs ont été intégrés, c’est le malheur intégré. Vous allez tous au combat, vous rentrez, on vous traite comme des chiens. Enfin presque. Les chiens on les traite mieux. » |
Mon avis :
| « A qui est cette maison ? A qui est la nuit qui écarte la lumière A l’intérieur ? Dites, qui possède cette maison ? Elle n’est pas à moi. J’en ai rêvé une autre, plus douce, plus lumineuse, Qui donnait sur des lacs traversés de bateaux peints, Sur des champs vastes comme des bras ouverts, pour m’accueillir. Cette maison est étrange. Ses ombres mentent. Dites, expliquez-moi, pourquoi sa serrure correspond-t-elle à ma clef ? » |
A la manière d’un conte Toni Morrison nous livre un texte percutant avec une écriture incisive. Dans les années 1950, la ségrégation et le racisme sont encore très présents. Les étapes du parcours de Frank sont rythmés par un livre : The Negro Motorist Green-Book, un guide de voyage publié chaque année entre 1936 et 1966.
A première vue on à l’impression que le texte est trop court mais a contrario c’est un texte puissant qui traite en quelques pages de la condition des noires aux Etats-Unis au lendemain de la Guerre de Corée dans les années 1950.
En effet, le dixième roman de Toni Morrison a pour toile de fond le racisme on ressent alors de la douleur, de la violence et de la souffrance à travers ces lignes.
J’ai apprécié le fait que l’autrice montre avec poésie le traumatisme que pouvait ressentir les soldats au sortir de la guerre, mais le simple fait de sa condition Frank se retrouve interné de force dans un centre psychiatrique qui ne cherche absolument pas à le rétablir.
Enfin j’ai aimé le fait que Frank et sa soeur Cee se retrouvent afin d’entamer le périple vers leur ville d’enfance, ils bravent les traumatismes, les difficultés et le racisme pour y parvenir.
Ce retour au source marque le passage du passé vers un avenir qu’ils espèrent différent…
Empreint d’humanité Home nous offre une réalité américaine sans détour poétique et intense.
Et vous l’avez-vous lu?
Ma note :
❤️❤️❤️❤️
4/5