Les Watson
Sanditon
Jane Austen
Edition Archipoche
Ce roman est en réalité un ensemble de trois textes la particularité est que aucun de ceux-ci ne furent pas publiés du vivant de l’auteure.
Les deux premiers sont assez aboutis a contrario l’écriture de Sanditon fut interrompue par sa mort le 16 juillet 1817.
En outre s’agissant de la première oeuvre ayant pour titre Lady Susan celle-ci ne fut pas laissée inachevée une mise à jour a été effectuée par Jane Austen en 1805 peut-être le destinait-elle à la publication?
Enfin ces oeuvres furent publiés finalement par son neveu James Edward Austen-Leigh.
Mon avis :
Lady Susan:
Court roman épistolaire il a été écrit par l’auteure alors qu’elle n’était agée que de dix-neuf ans , il est largement inspiré des Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos De Laclos , on retrouve un peu de Madame de Mertreuil dans cette Lady meme si cette Madame de Mertreuil est bien plus maléfique.
Je dois admettre que ce style d’écriture n’est pas mon préféré néanmoins retrouvé la plume de Jane Austen est toujours un plaisir.
En l’espèce, Susan Vernon ravissante veuve est le personnage principal désargentée elle habite chez son beau-frère un homme riche.
Son caractère est néanmoins assez différent de ceux mis en relief au sein des romans austinniens , elle est décrite comme une femme sans scrupule , volages et calculatrice.
En effet, elle use de la ruse pour arriver à ses fins , car il semblerait qu’elle est prête à tout pour changer sa situation économique quitte à conquérir le prétendant de la fille de ses hôtes afin que celui-ci demande sa propre fille en mariage le tout sans aucun remords.
« Quelle femme ce doit etre! Il me tarde de la recontrer, et j’accepte bien volontiers votre aimable invitation qui me permettra de me forger ma propre idée sur des pouvoirs de séduction capables de tels exploits gagner en meme temps, et sous le meme toit, l’affection de deux hommes alors que l’un ni l’autre ne jouissait de la liberté de la lui accorder et ce , sans pouvoir compter sur les charmes de la jeunesse ! »
De même elle est dépourvue d’affection malgré le fait qu’elle soit mère elle est n’est pas du tout maternelle avec sa fille Frederica.
Malgré le fait que le portrait dépeint ne soit pas élogieux et ce dès les premières pages il est intéressant de voir que Jane Austen malgré son jeune âge savait déjà dépeindre avec brio la psychologie des personnages .
Cependant je ne fut pas happée par ma lecture même si la plume de l’auteure est acerbe et fine.
Les Watson :
Ce court récit rappelle sans aucun doute Orgueil et préjugés de part sa construction et sa thématique .
Notre héroïne Emma va se rendre pour la première fois au bal de la saison , car elle a été élevée par une tante fortunée afin de lui offrir une meilleure éducation , elle s’apprête ainsi à faire son entrée au sein de la gentry.
Le bal ou du moins l’entrée dans le monde est un moment très important au XVIII ème siècle en Angleterre , car les jeunes gens peuvent se rencontrer.
Les jeunes filles comptent sur cet événement car elle peuvent trouver celui qui deviendra leurs époux.
Ce fait est mis en exergue au sein d’Orgueil et préjugés, ici déjà l’auteure malgré son jeune âge l’avait compris. Elizabeth la soeur d’Emma le lui rappelle aisément le mariage est représenté comme l’ultime choix pour une femme , d’autant plus que les quatres soeurs Watson sont célibataires et pauvres.
« Comme vous le savez, nous n’avons d’autre choix que de nous marier. Pour ma part, je pourrais fort bien rester célibataire. Un peu de compagnie et un bal plaisant de temps en temps me suffiraient si l’on pouvait rester jeeune éternellement. Mais notre père ne peut assurer notre avenir et il est bien facheux de vieillir pauvre et méprisé par tous « .
Le lecteur dans ce récit reconnait les éléments présents au sein des romans austinniens , le fait qu’Emma Watson soit confiée à une parente comme Fanny Price dans Mansfield Park de même Mr Howard rappelle sans aucun doute Mr Darcy de part son attitude.
A mon avis l’auteure à retranscris des éléments de ce roman dans ses oeuvres les plus abouties telles Orgueil et préjugés ou encore Mansfield Park.
J’ai apprécié ma lecture car j’ai eu un sentiment de nostalgie en retrouvant l’empreinte de l’autrice plus expérimentée à travers la condition de la femme face au mariage , car assurément Jane Austen était féministe.
Sanditon:
Sanditon est un petit village situé en bord de mer , ici l’autrice a tenu à confronter deux univers le monde traditionnel représenté par les Heywood et le monde moderne incarné par les Parker .
En l’espèce, alors qu’ils se rendent à la station balnéaire de Sanditon la famille Parker à un petit dérapage avec sa voiture et le père Mr Parker se blesse .
La famille est secourue par Mr Heywood qui les accueille chez lui il se rend compte que Mr Parker représente la modernité le model économique qui ne lui plait pas ; d’autant plus que celui-ci lui explique les raisons de sa venue car il a effectué des investissements .
« Ce n’est pas bon pour le pays, ajoute-t-il : le prix des denrées augmente à chaque fois, et les pauvres deviennent des bons à rien ».
Malgré ces différents points de vue Sanditon offre une part de comique de part une galerie de personnages se rendant justement au sein de cette station balnéaire pour se ressourcer cependant il s’agit d’un roman inachevé car souffrante depuis 1816 l’état de santé de Jane Austen s’est dégradé rapidement et ce jusqu’à sa mort.
En définitive mon avis sur ces trois récits est assez positif même si ceux-ci laissent un gout d’inachevé .
J’étais curieuse de découvrir l’ oeuvre de jeunesse de Jane Austen afin de comprendre d’où elle a puisé son imagination et ce jusqu’à ses deux romans inachevés .
A mon avis ces textes peuvent se lire en introduction de l’oeuvre de l’auteure ou tout simplement en complément pour les nostalgiques comme moi
.
Et vous les avez-vous lu?
Ma note :
❤️❤️❤️❤️
4/5