Naguib Mahfouz est né le 11 décembre 1911 dans le quartier populaire de Gamaliyya à Khân al-Khalili au Caire et mort le 30 août 2006. C’est un écrivain égyptien contemporain de langue arabe et l’intellectuel le plus célèbre d’Égypte, ayant reçu le prix Nobel de littérature en 1988.
Il est souvent considéré comme le Zola du Nil ou le Flaubert égyptien .
Ma découverte avec Naguib Mahfouz s’est faite avec la lecture du Cortège des vivants qui a été un véritable coup de coeur.
J’ai donc décidé de me laisser tenter par les autres écrits de l’auteur et je n’ai pas été déçue , il semble indispensable de découvrir cet auteur, son écriture tout en finesse et en poésie m’avais profondément émue et marquée.
Riche d’une cinquantaine de romans et de nouvelles, son oeuvre a d’ores et déjà été élevée au rang de monument de la littérature arabe. C’est après des études de philosophie, une fois devenu fonctionnaire, qu’il se consacre progressivement à la littérature. Mais ce n’est que dans les années 50, après la parution d’un énorme roman de 1500 pages, la Trilogie, qu’il est reconnu par ses contemporains. Dans ce Triptyque (Impasse des deux palais, Palais du désir et le Sucrier), il décrit les espoirs et les désillusions politiques d’une famille bourgeoise cairote sur trois générations entre 1917 et 1944.
Intéressé par la politique, Mahfouz sympathise avec le Wafd, l’ex-grand parti nationaliste et libéral, qui lutte alors contre le colonialisme britannique avant la Révolution nassérienne de juillet 1952. Lors des dernières élections législatives de 2005, remportées par le président Moubarak mais au cours desquelles une forte poussée islamiste se fait ressentir, il déplore « le triste échec de l’opposition laïque ».
En 1959, il termine son chef d’oeuvre « Les enfants de la médina », roman dans lequel Dieu est symbolisé par un patriarche régentant ses descendants, les prophètes des trois religions monothéistes. Mais parce qu’un quatrième personnage semble annoncer la mort du divin, le livre est alors interdit en Egypte par Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, qui juge l’oeuvre « blasphématoire ».
En butte aux attaques des islamistes, il survit miraculeusement à l’agression à l’arme blanche d’un intégriste, en octobre 1994. Depuis, Mahfouz était paralysé de la main droite et avait cessé d’écrire, dictant ses textes.
Au début de l’année 2006, il provoque la consternation d’intellectuels égyptiens après avoir demandé l’imprimatur d’al-Azhar pour faire enfin publier « Les enfants de médina » au Caire alors qu’il n’avait pu être édité en arabe qu’à Beyrouth.
La carrière littéraire de Naguib Mahfouz se confond avec l’histoire du roman moderne en Égypte et dans le monde arabe. Au tournant du xxe siècle, le roman arabe fait ses premiers pas dans une société et une culture qui découvrent ce genre littéraire à travers la traduction des romans européens du xixe siècle. Pour autant, pour Naguib Mahfouz, une société aussi forte et aussi ancienne que la société égyptienne, ayant conservé des traditions millénaires tout en se modernisant, peut s’approprier et intégrer, sans crainte, quelques aspects de la culture occidentale. Car cet écrivain s’est mis surtout, dans son œuvre, à l’écoute de ce peuple égyptien, de ses aventures intimes comme de son histoire.
Pour les Égyptiens, Mahfouz est un sujet de fierté nationale. Sa perte a été ressentie comme un deuil national.
Le cortège des vivants
Khan al – Khalili vieux quartier du Caire des années 40 est le théâtre de divers sentiments entremêlés . Ahmad, la quarantaine fils aîné d’une famille appartenant à la petite bourgeoisie tombe amoureux de Nawal sa voisine, une jeune fille âgée de seize ans, mais sa timidité l’empêche de lui avouer ses sentiments . Rouchdi son frère, le benjamin de la fratrie se montre moins réservé, succombant également au charme de la jeune fille il est plus audacieux que son aîné …
Akhénaton le renégat
En l’espèce le jeune Méri Moun est fasciné par toutes les histoires concernant le règne troublé d’Akhénaton et de son épouse Néfertiti. Il décide de procéder tel un enquêteur à des interrogatoires afin d’en savoir plus , des personnes ayant connu le couple royal formé d’Akhénaton et de Néfertiti seront interrogées. Ces personnes sont le le général Horemheb, le conseiller et beau-père Aÿ, le grand-prêtre d’Amon, le sculpteur Bek, le vizir Toutou, la princesse du Mittani et Néfertiti elle-même, vivant depuis la mort de son époux recluse dans son palais. Ce qui en ressort c’est que pour toutes ces personnes Aménophis III ne représentait pas ce qu’on attendait d’un chef d’état .
La belle du caire
Ahmed Badir, est un travailleur acharné il mène de front ses études avec un emploi de journaliste dès lors il sort moins que ses amis et participe moins aux soirées entre amis car il est au travail.
Mais Mahgoub Abd el-Dayim est un égocentrique , il ne pense qu’à lui et est prêt à tout pour gravir les échelons c’est d’ailleurs lui le personnage principal de ce roman…En effet, Mahgoub est un jeune homme pauvre , ses parents vivent dans un village , assez éloigné et pauvre mais pour autant ils veulent lui assurer un avenir . Mais un jour son père tombe malade dès lors celui-ci se rend compte que ce fait va mettre en péril son avenir , comment fera-t-il ? Son niveau de vie va-t-il baisser? Des réflexions s’en suivent et la colère et l’amertume montent en lui. Ses parents voyant sa tristesse et ayant écouté ses arguments le laisse repartir au Caire.Cependant il se rend compte à son retour que ses conditions de vie ont diminué, dès lors il est prêt à tout pour réhausser son niveau de vie…
L’amante du Pharaon
En l’espèce , le jeune Phraraon Mérenrê II tombe sous le charme de la Rhodopis. En effet , c’est une courtisane d’une grande beauté qui a de nombreux admirateurs et amants. Néanmoins , malgré tous les cadeaux reçus, le faste des soirées qu’elle organise elle ne semble pas heureuse et à un coeur de pierre.
La malédiction de Râ
Le puissant pharaon Kheops, est le deuxième souverain de la IV eme dynastie, qui a fait construire la grande pyramide de Guizeh.
Mais un jour alors que le souverain est émerveillé et parvenu au faite de sa gloire, il apprend de la part d’un divin qu’aucun de ses fils ne le succédera sur le trône par décision du dieu Râ, car quelque part en Egypte, un nouveau-né a vu le jour et c’est lui qui deviendra pharaon, mettant ainsi fin à la grande dynastie. L’enfant deviendra donc pharaon à la place des princes héritiers…
Son excellence
Othmân Bayyoumi est un fonctionnaire travailleur et pieux, il dédie sa vie à l’Etat egyptien. En outre, son objectif est de gravir les échelons il passe ainsi du huitième échelon au premier échelon, mais cela n’est pas sans difficulté d’autant plus qu’il s’agit d’un homme solitaire . En effet, son ascension n’est pas sans peine, il a tout sacrifié quitte à être détesté et éloigné des joies de l’existence , seule comptait pour lui sa promotion. Pour lui le bonheur ne dépend que de la réussite professionnelle , les plaisirs simples ne représentent rien pour lui , ni l’amour, ni les amitiés. Il est devenu égoïste , quitte à mépriser Saïda son premier amour, puis deux autres jeunes femmes , Saniya et Assila car il se croit disons le supérieur intellectuellement à ses femmes indignes de lui , lui le futur directeur général. Il se considère comme un élément indispensable à l’administration , il est si zélé, déterminé et doué . D’autant plus que pour lui c’est une grâce que Dieu lui fait car c’est un homme pieux qui ne se doute pas en tant que fidèle que son comportement est méprisable et dépourvu de gentillesse…