Nasim Marashi
Edition Zulma
Né à Téhéran en 1984, Nassim Marashi est romancière, scénariste et journaliste en Iran.
Ce premier roman, paru en 2015 en Iran, a connu un grand succès auprès des lecteurs iraniens, et a reçu le prix Jalal Al Ahmad, l’un des prix les plus prestigieux du pays.
A Téhéran, Leyla, Shabaneh et Roja sont des jeunes femmes qui se sont rencontrées sur les bans de l’université. Liées par une amitié indéfectible, elles sont tiraillées entre les traditions et la modernité unies par un seul désir : vivre libre.
Leyla mariée à Misagh a débuté une carrière de journaliste, son mari Misagh a émigré au Canada, elle n’est pas partie avec lui mais désormais elle vit dans la tristesse et les regrets.
Shabaneh quant à elle est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre, elle s’interroge sur son envie ou pas d’épouser Arsalan, son collègue de travail, mais il faudrait abandonner Mahan, son jeune frère handicapé…
Enfin Rodja, la plus ambitieuse, a été acceptée dans en doctorat à Toulouse, il ne lui manque que son visa.
En un été et un automne, elles vont devoir décider et faire des choix déterminants pour l’avenir…
« On est des sortes de monstres, Shabaneh. On n’est plus du même monde que nos mères mais on n’est pas encore de celui de nos filles. Notre cœur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. Le corps et l’esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées. Si nous n’étions pas ces monstres, à l’heure qu’il est, on serait chacune chez soi à s’occuper de nos enfants. On leur consacrerait tout notre amour, nos projets, notre avenir, comme toutes les femmes ont toujours fait à travers l’histoire. On ne serait pas en train de poursuivre des chimères. Leyla aurait courbé l’échine comme les autres pour suivre son mari. Moi, je m’emmerderais pas avec l’argent, les emprunts, le boulot… Je resterais ici bien tranquille à mener ma petite vie. Toi, tu aurais un mari, des enfants, tu serais heureuse. Au lieu de servir de mère à Mahan, tu aurais tes propres enfants. Le week-end on irait toutes les trois se faire une beauté. Au lieu de trucs compliqués et inaccessibles, on se contenterait de bonnes soirées, de robes en soie achetées en soldes. » |
Mon avis :
« Mon bureau est au fond de l’open space, tout contre le mur, ce qui me plaît bien. J’ai mon coin à moi, sans être dérangée par les gens qui passent. La pièce est bondée de bureaux, de chaises, d’ordinateurs et d’ingénieurs. Ils examinent toutes sortes de plans sur de grandes feuilles de papier, et tracent des lignes de couleur sur leur écran noir. » |
Je n’ai lu que très peu de littérature iranienne, mais à chacune de mes lectures j’ai toujours ressenti un flots d’émotions.
En l’espèce, Nasim Marashi brosse les portraits de trois femmes, elles représentent une peinture de l’Iran d’aujourd’hui, c’est une génération qui a connu une révolution avortée.
Elles ont des rêves et des désirs différents mais une chose est sûre , on ressent le désir et la soif de liberté qui les lient .
On à l’impression que l’histoire repousse les conflits ou la violence au dernier plan, mais c’est une couverture, les choses sont dites mais face à la censure l’autrice nous laisse entrevoir en fligrane les difficultés.
Entre incertitudes, doutes, compromis ou encore désillusions ce roman est une magnifique histoire d’amour et d’amitié .
Suffit-il de partir pour être libre?
Ma note :
❤️❤️❤️,❤️
3,5 / 5