Nella Larsen
Edition la Cheminante
De Nella Larsen j’avais déjà lu Passing ou Clair-obscur en français c’est un ouvrage que j’avais apprécié de part la découverte de ce phénomène du passing qui m’étais inconnu.
A travers ce récit nous faisons la rencontre de Helga Crane jeune femme orpheline, digne et intelligente mais terriblement rebelle .
En effet, Helga est une jeune métisse vivant dans le sud raciste des années 20 aux États-unis, cette double appartenance n’est pas évidente c’est la raison pour laquelle elle quitte ces dures conditions de vie espérant trouver enfin sa place.
Entre Chicago, Harlem et Copenhague Helga arrivera-t-elle à trouver un juste milieu dans cette réalité double qui est la sienne?
Mon avis :
Nellallitea Larsen, dite Nella Larsen est née le 13 avril 1891 sous le nom de Nellie Walker à Chicago, elle a été tour à tour infirmière, bibliothécaire, romancière et autrice .
Elle a été une figure littéraire importante du mouvement de la Harlem Renaissance avec seulement deux romans publiés.
A peine cinquante ans après l’abolition de l’exclavage aux Etats-Unis ce mouvement de renaissance de Harlem des années 20 va naitre, il réunit des musiciens, des écrivains, des poètes, des dramaturges, des peintres, des comédiens.
Issue elle-même d’un métissage entre un père caribéen et une mère danoise elle est déclarée «fille de couleur». Suite au décès de son père, deux années après sa naissance, sa mère se remarie à un émigré danois, nommé Peter Larsen.
Nella reçoit alors le nom de Larsen, mais en tant que «fille de couleur», elle ne peut pas fréquenter les mêmes lieux que ses parents et sa demie-soeur ce qui lui laisse des traces indélébiles.
Elle suit des études principalement dans un environnement blanc dont à Copenhague de 1909 à 1912.
En effet, sa mère a toujours voulu que sa fille ait la meilleure éducation possible connaissant les difficultés inhérentes à sa condition de fille de couleur.
Le 3 mai 1919 elle épouse Elmer Imes un des premiers noirs ayant obtenu un doctorat de physique, s’installant à Harlem le couple participe au mouvement de la renaissance d’Harlem et a des amis militants des droits civiques.
En 1928, elle publie Quicksand Sables mouvants en français paru un an avant Passing publié pour sa part en 1929.
On peut qualifié ce texte de récit en partie autobiographique car étant une jeune femme métisse l’autrice s’est sans doute inspirée de ses expériences et de ses doutes .
Bien qu’elle soit rebelle et déterminée l’héoïne ne semble à l’aise nulle part, en allant de lieux en lieux elle espère en fait trouver un monde qui accorde une place aux noirs, mais c’est un vain combat pour Helga Crane.
C’est une quête de soi, une quête du bonheur, un bonheur qui en l’espèce semble inatteignable malheureusement.
Sables mouvants n’est pas un récit joyeux c’est un texte qui bouge, rien n’est fixe, rien n’est stable tout comme l’héroine qui semble être toujours à la recherche de quelque chose.
Aussi, bien qu’Helga Crane soit une femme attachante elle peut être comparée à Madame Bovary dans son refus systématique d’accéder au bonheur, sans homme à aimer véritablement.
Selon W.E.B. Du Bois « Quicksand est la meilleure oeuvre de diction produite par Negro America depuis l’époque de Chesnutt », c’est sans doute dû à une écriture poétique et assez moderne pour l’époque.
En définitive, cette lecture m’a plu car c’est un récit bien plus personnel et touchant que Passing que j’avais pourtant apprécié énormément.
Bien que la Harlem Renaissance a décliné avec la crise économique mondiale de 1929, elle a érigé des collectifs d’hommes et de femmes qui ont eu comme projet commun de promouvoir leur culture africaine-américaine, assurément je continuerai de découvrir les oeuvres littéraire de ce mouvement.
Ma note :
❤️❤️❤️❤️
4/5