Nìkos Kokàntzis

Editions de l’Aube

Nikos Kokantzis, est né à Thessalonique en 1930 , il y a étudié la médecine avant de se spécialiser en psychiatrie à Londres où vécut plusieurs années.

C’est en 1975 qu’il décide de raconter son histoire d’amour, pour que Gioconda revive à travers ses mots.

C’est son seul ouvrage traduit en français. Par ailleurs il a écrit un recueil : « Neuf histoires et un livret » et des poèmes réunis sous le titre « Quarteto » qui eux ne sont pas encore traduits.

Il meurt en 2009.

« nous jouions avec une intensité qui croissait d’année en année, nous jouions avec une fureur, une frénésie. »

C’est une histoire vraie, c’est une véritable ode à l’amour…

Nìkos et Gioconda sa voisine s’aiment d’un amour absolu, mais nous sommes dans la Grèce de la Seconde Guerre mondiale et Gioconda est juive, face la haine nazie elle sera déportée au camp d’Auschwitz en 1943 …


Mon avis :

« Il ne reste donc plus rien d’elle. Leur maison existe encore. Mais c’est une lamentable ruine. Habitée par une famille pauvre et fruste. »

Avec simplicité et sensibilité l’auteur nous retrace cet amour entre deux adolescents que la guerre a séparé .

On apprend très vite que les adolescents sont voisins et qu’ils se connaissent depuis toujours, cette belle amitié se terminera en histoire d’amour tragique.


En effet, Gioconda était juive, comme de nombreux Saloniciens : la ville fut pendant des siècles, et jusqu’à son rattachement à la Grèce en 1913, peuplée en majorité par des juifs; ceux-ci, en 1940 se comptaient encore par dizaines de milliers.

Ils furent tous déportés en 1943. Presque tous dont Gioconda sont morts à Auschwitz; mille à peine sont revenus.

Nous avons bien failli ne jamais connaitre cette histoire, pendant trente ans Nickos n’a pas voulu ou n’a pas pu paler de ce qu’il avait vécu, puis c’est en 1975 près de quarante-cinq ans après, qu’il il a écrit ce mémorial .


L’auteur a voulu que le récit soit écrit en mémoire de Gioconda son aimée. Parallèlement à la mort il fait état des corps qui vivent.
Le corps plein d’amour, le corps vif, le corps jeune, le corps qui se cherche, le corps qui se dévoile à l’aide des cinq sens.

En effet, Nìkos Kokàntzis raconte les premiers émois amoureux avec une grande sensualité.

C’est un amour indéfectible vécu si intensément du début à la fin, c’est le bonheur de l’amour et le malheur de la guerre.


Nul doute que cette histoire a marqué à jamais l’auteur, c’est un récit court mais qui assurément ne laisse pas de marbre car il s’agit de l’ivresse d’aimer avec force, de façon vive et intense car dès le début de l’histoire avons connaissance de son issue.

Ce n’est pas une histoire joyeuse, ce n’est pas une histoire d’amour qui se termine bien mais c’est un roman vibrant, belle ode à l’amour qui s’apprécie, qui se construit et qui se savoure jusqu’à la dernière goutte.

Ne vous fiez pas au petit format de ce récit car c’est un livre qu’on n’oublie pas, bel hommage à la vie et à l’amour !

Et vous connaissiez-vous cette histoire d’amour déchirante ?

« Gioconda n’est plus qu’un rêve . Parfois je me demande si elle a existé, j’interroge mes parents, mes cousins, pour m’assurer que oui .»

Ma note :

❤️❤️❤️❤️❤️

5/5